Faire Culture commune
sur les cultures et les pratiques collaboratives du mercredi 16 septembre 2020
Pourquoi cette question ?
Comment faire quand on vient d'horizons vraiment différents ? Peut-on vraiment tout partager ?
- la multiplication et l’intensification des interactions entre les personnes de différentes parties du monde ;
-
l'homogénéisation tout à fait normative qu'ont voulu et que veulent encore imposer certaines idéologies ;
-
les replis communautaires ;
- les problèmes toujours plus complexes qui nécessitent une approche pluridisciplinaire pour être résolus ;
-
les migrations et les évolutions sociologiques rencontrées par nos sociétés contemporaines ;
Avez-vous, vous aussi, observé ces phénomènes qui attestent que notre histoire humaine est fondée sur l'articulation délicate de convergences et de divergences, de semblable et de différent, sans cesse requestionnée ?
La culture : fondement du collectif
Dans un groupe, aussi cosmopolite soit-il, les pratiques et les usages instituent, au fil du temps, une culture collective.
A force de se rencontrer, de discuter ensemble, de prendre des décisions ou d'agir ensemble, nous développons des habitudes, des façons de faire. Nous créons des souvenirs. Nous partageons nos connaissances et nos croyances.
un terreau commun sur lequel nous allons évoluer
chacun et ensemble.
Aux yeux des observateurs extérieurs, le groupe a maintenant une identité propre. Il est doté d'attributs caractéristiques qui le définissent et qui lui permettent d'être reconnu. Cette reconnaissance lui apporte un statut, une existence pleine et entière.
Le groupe existe.
Des bienfaits de la diversité dans une équipe
Et pourtant, que c'est difficile d’œuvrer lorsque nous sommes tous aussi différents !
-
L'hétérogénéité exacerbe les tensions et les paradoxes.
-
Les démarches de groupe peuvent être ressenties comme laborieuses.
-
"On perd du temps 😡 !"
Et j’y ai dit : Toi tu m’fous les glandes, pis t’as rien à foutre dans mon monde, arrache toi d’là t’es pas d’ma bande, casse toi tu pues et marche à l’ombre.
Mécanique un peu perverse : nous ne voyons pas toujours le poison de l'entre-soi s'insinuer dans de simples gestes ou comportements tels que :
-
Laisser s'opérer une sorte de "sélection naturelle" : "laisse-le partir, on s'en sortira mieux sans lui !"
-
Une mise à distance tacite et souvent inconsciente d'une ou plusieurs personnes perçues comme "dissonantes"
-
L'exclusion sous-tendue dans certains regards, comportements ou paroles.
« La question de l’hétérogénéité est en effet centrale en ce moment. Elle n’est pas seulement
dans les préoccupations du monde éducatif, c’est une des interrogations sociales et politiques
les plus sensibles. Devons-nous accueillir des réfugiés ? Avons-nous besoin d’une nouvelle
politique d’immigration ? Nous faut-il définir notre identité ? Ces interrogations qui renvoient
à notre conception d’autrui peuvent être reformulées ainsi : devons-nous nous ressembler pour
pouvoir vivre ensemble ? »
Combien connaissez-vous de quartiers, de réseaux professionnels, de restaurants ou de lieux culturels qui ne sont fréquentés que par des personnes qui se ressemblent ? Où en êtes-vous, vous même, en ce moment, de votre capacité d'ouverture et d'accueil inconditionnel de l'Autre ? Comment aimez-vous les gens ?

Pourtant, la psychologie sociale a démontré le poids de la diversité des profils, aptitudes ou encore des traits de personnalité sur l'intelligence collective d'un groupe.
Toutefois si les membres du groupe sont trop dissemblables, ils éprouveront des difficultés à communiquer efficacement. Et, au contraire, s'ils sont trop semblables, ils disposeront de moins de ressources pour s'adapter...
Dans cette tentative sans cesse renouvelée de créer des passerelles et de se comprendre au sein d'un groupe, l'attention portée à construire une culture partagée semblerait offrir des pistes intéressantes pour accueillir les différences et dépasser les clivages, pour stimuler le sentiment de faire partie du groupe et de contribuer à la réussite des projets collectifs.
S'entendre sur la notion de culture
Pour ouvrir notre discussion du jour sur la culture commune, il nous faut commencer par définir le concept même de "culture"... Et par conclure qu'il existe un nombre incalculable de définitions !
Alors disons que, dans les grandes lignes :
-
La culture, c'est la nature façonnée par la main de l'homme ;
-
La culture est un construit social ;
-
Elle rassemble des individus au sein d'un même groupe ;
-
Elle se manifeste sous la forme de :
La culture commune comme "tiers-lieu"
Faire culture commune serait donc arriver à créer collectivement quelque chose de tiers, à la confluence de toutes les cultures qui composent un collectif. Il ne s'agirait pas de gommer les spécificités de ces cultures mais de les faire se rencontrer et communiquer pour qu'elles évoluent ensemble.
Il faut faire INFUSER toutes les cultures qui arrivent au bord de la table.
qui nous serait propre ?

Les fonctionnements, les normes, l'expression des craintes, les manières d'utiliser certains outils, la pratique du débat, les zones de conflit, etc...

En échangeant entre personnes concernées par ces questions, voici ce que nous avons retenu :
-
Construire et instituer une culture commune n'est pas une étape dans un projet : cela se fait tout le temps
-
Être en mesure d'expliquer l'intérêt, les bénéfices d'une culture commune
-
Importance de manager les aspects culturels dans une démarche collective
-
Donner de la valeur à la diversité
-
Les prérequis sont souvent sous-estimés par ceux qui se lancent dans une aventure collective. Sommes-nous préparés à comprendre les autres ?
Et vous, en ce moment, comment contribuez-vous à la construction d'une culture commune dans vos communautés d'appartenance ?

pour discuter des freins à la collaboration...