🍪 Nous utilisons des cookies pour personnaliser votre expérience sur ce site

Gérer les cookies enregistrés :

En plus des cookies nécessaires au bon fonctionnement du site, vous pouvez sélectionner les types de cookies.


Collaborer à distance

Tous reliés !

Faire Culture commune

champ de shibboleth 😉 ! et coquelicots
Cet article a été rédigé suite aux échanges du groupe de discussion
sur les cultures et les pratiques collaboratives du mercredi 16 septembre 2020

Pourquoi cette question ?

Valeurs, jargons, codes, croyances, règles : divergences et identités...
Comment faire quand on vient d'horizons vraiment différents ? Peut-on vraiment tout partager ?
  • la multiplication et l’intensification des interactions entre les personnes de différentes parties du monde ;
  • l'homogénéisation tout à fait normative qu'ont voulu et que veulent encore imposer certaines idéologies ;
  • les replis communautaires ;
  • les problèmes toujours plus complexes qui nécessitent une approche pluridisciplinaire pour être résolus ;
  • les migrations et les évolutions sociologiques rencontrées par nos sociétés contemporaines ;
Avez-vous, vous aussi, observé ces  phénomènes qui attestent que notre histoire humaine est fondée sur l'articulation délicate de convergences et de divergences, de semblable et de différent, sans cesse requestionnée ?
Le "multi, trans, interculturel" met maintenant les humains en demeure d'inventer une cosmopolitique planétaire, antagoniste et complémentaire.
Jacques Demorgon, éd. Economica, 2015

La culture : fondement du collectif

Dans un groupe, aussi cosmopolite soit-il, les pratiques et les usages instituent, au fil du temps, une culture collective.
A force de se rencontrer, de discuter ensemble, de prendre des décisions ou d'agir ensemble, nous développons des habitudes, des façons de faire. Nous créons des souvenirs. Nous partageons nos connaissances et nos croyances.
Nous nourrissons 
un terreau commun sur lequel nous allons évoluer 
chacun et ensemble.
 C'est l'ensemble de ces pratiques et valeurs qui, une fois mises en commun,  vont dessiner un contour au collectif d'individus. Peu à peu, chacun développe un sentiment d'appartenance au groupe.
La collection d'arbres épars devient une véritable forêt ! 
Aux yeux des observateurs extérieurs, le groupe a maintenant une identité propre. Il est doté d'attributs caractéristiques qui le définissent et qui lui permettent d'être reconnu. Cette reconnaissance lui apporte un statut, une existence pleine et entière.
Au -delà des divergences et des différences, 
Le groupe existe.

Des bienfaits de la diversité dans une équipe

Et pourtant, que c'est difficile d’œuvrer lorsque nous sommes tous aussi différents !
  • L'hétérogénéité exacerbe les tensions et les paradoxes.
  • Les démarches de groupe peuvent être ressenties comme laborieuses. 
  • "On perd du temps 😡 !"
Dans de pareilles conditions, la tentation de l'Entre-Soi est forte...
Et j’y ai dit : Toi tu m’fous les glandes, pis t’as rien à foutre dans mon monde, arrache toi d’là t’es pas d’ma bande, casse toi tu pues et marche à l’ombre.
Renaud, Marche à l’ombre, 1980
Mécanique un peu perverse : nous ne voyons pas toujours le poison de l'entre-soi s'insinuer dans de simples gestes ou comportements tels que :
  • Laisser s'opérer une sorte de "sélection naturelle"  : "laisse-le partir, on s'en sortira mieux sans lui !"
  • Une mise à distance tacite et souvent inconsciente d'une ou plusieurs personnes perçues comme "dissonantes"
  • L'exclusion sous-tendue dans certains regards, comportements ou paroles.
« La question de l’hétérogénéité est en effet centrale en ce moment. Elle n’est pas seulement
dans les préoccupations du monde éducatif, c’est une des interrogations sociales et politiques
les plus sensibles. Devons-nous accueillir des réfugiés ? Avons-nous besoin d’une nouvelle
politique d’immigration ? Nous faut-il définir notre identité ? Ces interrogations qui renvoient
à notre conception d’autrui peuvent être reformulées ainsi : devons-nous nous ressembler pour
pouvoir vivre ensemble ? »
Michel Baraëre, « Éloge de l’hétérogénéité », éditorial du numéro de 163 de la revue Dialogue du GFEN, janvier 2017
Combien connaissez-vous de quartiers, de réseaux professionnels, de restaurants ou de lieux culturels qui ne sont fréquentés que par des personnes qui se ressemblent ? Où en êtes-vous, vous même, en ce moment, de votre capacité d'ouverture et d'accueil inconditionnel de l'Autre ? Comment aimez-vous les gens ?
Pause culturelle - Interlude Musicale 🎶🎧
intell coll
Pourtant, la psychologie sociale a démontré le poids de la diversité des profils, aptitudes ou encore des traits de personnalité sur l'intelligence collective d'un groupe.
L'hétérogénéité est un attribut essentiel de la performance collective.
Toutefois si les membres du groupe sont trop dissemblables, ils éprouveront des difficultés à communiquer efficacement. Et, au contraire, s'ils sont trop semblables, ils disposeront de moins de ressources pour s'adapter...
Dans cette tentative sans cesse renouvelée de créer des passerelles et de se comprendre au sein d'un groupe, l'attention portée à construire une culture partagée semblerait offrir des pistes intéressantes pour accueillir les différences et dépasser les clivages, pour stimuler le sentiment de faire partie du groupe et de contribuer à la réussite des projets collectifs.

S'entendre sur la notion de culture

Pour ouvrir notre discussion du jour sur la culture commune, il nous faut commencer par définir le concept même de "culture"... Et par conclure qu'il existe un nombre incalculable de définitions ! 
Alors disons que, dans les grandes lignes :
  • La culture, c'est la nature façonnée par la main de l'homme ;
  • La culture est un construit social ; 
  • Elle rassemble des individus au sein d'un même groupe ; 
  • Elle se manifeste sous la forme de : 

La culture commune comme "tiers-lieu"

Faire culture commune serait donc arriver à créer collectivement quelque chose de tiers, à la confluence de toutes les cultures qui composent un collectif. Il ne s'agirait pas de gommer les spécificités de ces cultures mais de les faire se rencontrer et communiquer pour qu'elles évoluent ensemble.
Il faut faire INFUSER toutes les cultures qui arrivent au bord de la table.
Charlène B., chèffe de projet dans un centre national de ressources
Comment se construire une culture 
qui nous serait propre ?
pouce
Observer, observer, observer ! 
Les fonctionnements, les normes, l'expression des craintes, les manières d'utiliser certains outils, la pratique du débat, les zones de conflit, etc...
Organiser toutes sortes de rencontres pour créer du vécu commun, des souvenirs, des expériences partagées (tout peut devenir prétexte à la rencontre).
Conserver dans un endroit accessible à tous tout ce que le groupe a construit ensemble (textes / documents, photos, etc.) comme un espace de stockage, une plateforme, un blog, etc...
Préciser et définir le vocabulaire utilisé, produire des glossaires, abécédaires, identifier les mots, expressions ou abréviations polysémiques, etc.
S'entraîner à développer des attitudes favorables au brassage : ouverture, curiosité, acceptation inconditionnelle, empathie, etc.
Partager ses représentations, ses points de vue, ouvrir des espaces de discussion, organiser le débat d’idées.
prudence
Se mettre d'accord sur un rythme de travail, donner le temps à chacun de s'immerger dans l'action collective.
Utiliser le contrat comme figure d’autorité à laquelle chacun consent librement de se soumettre.
S'entendre sur des règles de fonctionnement, co-construire des chartes.
Ne pas se mettre trop de contraintes ou d'enjeux au départ. Laisser les choses arriver.
Rechercher sur quoi on converge et accepter ce sur quoi on diverge.
Valoriser les différences, organiser des sorties "culturelles", découvrir la culture des autres.
Se doter d'habitudes et de rituels.

En échangeant entre personnes concernées par ces questions, voici ce que nous avons retenu :

  • Construire et instituer une culture commune n'est pas une étape dans un projet : cela se fait tout le temps
  • Être en mesure d'expliquer l'intérêt, les bénéfices d'une culture commune
  • Importance de manager les aspects culturels dans une démarche collective
  • Donner de la valeur à la diversité
  • Les prérequis sont souvent sous-estimés par ceux qui se lancent dans une aventure collective. Sommes-nous préparés à comprendre les autres ?
Le développement des pratiques collaboratives et de l’intelligence collective prend le temps long d’un changement de culture .
Soufyane Frimousse, Jean-Marie Peretti - Comment développer les pratiques collaboratives et l’intelligence collective

Et vous, en ce moment, comment contribuez-vous à la construction d'une culture commune dans vos communautés d'appartenance ?

EAP parle
Prochain RDV le 30 septembre 2020
pour discuter des freins à la collaboration...

Ces pages peuvent vous intéresser :

Merci Aurélien, Boris, Damien, Eléonore, Frédéric, Jean-Michel, Mathieu, les deux Nicolas, Rachel, Rodrigue, Samuel, Yuna pour les débats constructifs et les échanges de…

champ de shibboleth 😉 ! et coquelicots Cet article a été rédigé suite aux échanges du groupe de discussionsur les cultures et les pratiques collaborative …

Rappelez-vous, nous l'avions déjà évoqué dans notre article "collaborer ou pas". Et pour cela, a …
Nouveau commentaire


Flux RSS des commentaires

Collaborer à distance

Tous reliés !